lundi 26 août 2013

Asia - the cybersecurity battleground : Audition de James Lewis

Découvrant grâce à E-Conflict, une des dernières parutions du CSIS, j'ai eu le plaisir de lire un texte agréable, issu d'une audition, bien pesé et apportant quelques idées nouvelles. En voici un florilège...

Tout d'abord, l'on doit ce texte à l'intervention de James Lewis s'exprimant sur le sujet de l'état de l'environnement "cybersécurité" en Asie. Notons qu'il s'agit d'un texte synthétique : tout lecteur qui rechercherait les preuves des assertions de M. Lewis serait déçu. Il s'agit plutôt d'un condensé de ses opinions, acquises pendant d'autres travaux. Une rapide recherche vous montrera que James Lewis est un habitué du sujet, plusieurs fois cité dans ce blog.

Voici les idées que l'on peut garder :

- La volonté des protagonistes (USA, Chine et autres) de limiter la portée de leurs actions en restant volontairement sous ce qui pourrait déclencher une guerre ;

- "Spying is not warfare " : cette citation car bien souvent, l'impression demeure que des faits d'espionnage sont cités à l'appui des questions de "cyberguerre" ;

- les actions d'espionnage en particulier chinoises auraient un impact régional décisif et auraient tendance à raidir les positions des voisins. En particulier, et c'est assez drôle, l'orateur qualifie les activités chinoises de "noisy", donc bruyantes et facile à détecter ;

N'étant pas spécialiste du domaine, on ne peut que constater que de nombreux cas sont rapportés et attribués ainsi. Pourtant, la difficulté de l'attribution au-delà de tout doute reste à ce jour très difficile ;

- il confirme également le déficit criant en matière de sécurité de la Chine, utilisateur immodéré de matériel contrefait et donc proie facile. Souvent évoqué, ce thème se fait plus rare ces derniers temps mais demeure vrai et ce, pour n'importe qui ! L'attaque n'est pas assimilable à la défense...

- Selon lui, l'activité d'espionnage, en particulier à vocation économique, n'est pas une démarche unifiée. L'impression qui se dégage est que si l'espionnage n'est pas systématiquement encouragée par les plus hautes autorités, celles-ci ne disposent plus vraiment des moyens de l'arrêter. D'une part, celui-ci serait désormais trop imbriqué avec la croissance économique et constitue un formidable moyen de gains. D'autre part, les entités responsables de ces acteurs sont parfois bien appuyées et elle-même "fortes" : à défaut d'une politique intelligente, une simple décision ne suffira pas à enrayer le système. D'une certaine manière, cela rappelle la difficulté à lutter contre la corruption ;

- le développement des normes et codes de conduite appliqués à la question des attaques informatiques est selon lui un facteur majeur dans l'avenir. L'approche russe et chinoise (Code of Conduct for Cyberspace) s'oppose encore aux approches développées par les USA et ses alliés. Il demeure cependant nécessaire d'utiliser autant que nécessaire les outils diplomatiques plutôt que la force ou la coercition qui contribueront à créer des situations sans intérêt pour toutes les parties.

En bref, un texte intéressant qui semble bien informé et qui propose une vision éclairée de la situation. On peut y trouver à redire mais l'ensemble demeure attractif notamment pour une certaine prudence dans le ton et les propos. N'hésitez pas à le lire pour y trouver ce qui m'aura échappé. 

Source : dans le texte



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