mercredi 26 octobre 2011

ONU & OTAN : Lutte informatique et sécurité du cyber-espace

Le mois d'octobre est riche en informations liées aux problématiques de lutte informatique et de sécurité dans le "cyberespace". Ce billet se consacrera notamment à quelques-unes des dernières actions et décisions prises par l'OTAN et l'ONU dans ces matières. Ces informations sont en effet, particulièrement riche en données sous-jacentes.

Ainsi, l'OTAN a annoncé le 19 et 20 septembre plusieurs initiatives d'envergure concernant la cyber-défense. Toutes deux menées par le NC3A, une des agences de l'OTAN chargées des questions de télécommunications et informatiques (NATO Consultation, Command and Control Agency), la première vise à s'assurer le concours des industriels.

Dénommée "2012 cyber defence procurement", cette première initiative vise à répondre aux objectifs définis dans le dernier concept stratégique. Pour cela, elle s'appuie non seulement sur les besoins définis dans le document mais également sur les investissements réalisés par les Etats depuis (28 millions d'euros au moins). Ces investissements sont destinés à financer des travaux menés par les industriels de défense des membres de l'alliance dans les sujets retenus. Ceux-ci ont en effet 90 jours pour réaliser des propositions qui permettront à l'OTAN de développer les compétences attendues.

Le second projet se rapporte à un ensemble de décisions renforçant les capacités de collaboration des membres de l'alliance sur ce sujet. A cet égard, je vous conseille la lecture du document présentant la nouvelle organisation qui pourra faire l'objet d'une analyse plus poussée. Bien que moins visible à l'extérieure de l'agence, il semble que cette décision concertée des membres de l'OTAN soit de nature à profondément reformer l'organisation de cyber-défense de l'Alliance. Par ailleurs, il est notoire que l'OTAN est une entité qui produit notamment des normes de comportements et qui permet de faire cohabiter des militaires de nombreuses cultures et origines. Peut-être un "mieux" pour la "cyber-défense" ?

Plus récemment, l'Assemblée Générale de l'ONU s'attaquait à un ensemble de problèmes épineux et la première commission se penchait sur "TRAITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES, TEXTES TRAITANT DES ARMES À SOUS-MUNITIONS, SÉCURITÉ DU CYBERESPACE AU CŒUR DES DÉBATS DE LA PREMIÈRE COMMISSION".

Comme souvent en matière d'organisations internationales et en diplomatie, c'est au détour des lignes que l'on trouve le "croustillant"...que je propos de restituer ici (au moins celui que j'ai perçu).

Ainsi, le traitement des "armes, armes à sous-munitions" avec la sécurité du cyberespace est de nature à interroger. Mal à l'aise depuis le début avec la notion d'armes informatiques, force est de considérer que nos représentants à l'ONU semblent moins frileux...De même, la notion de "désarmement" abordée dans le texte semble tout à fait utopique dans ce contexte.

D'autres déclarations sont également intéressantes :

- celle de l'Australie, soutenue par les USA, sur l'effectivité de l'application du droit humanitaire constituant une base de départ dans les négociations de normes régissant le cyberespace. Par ailleurs, les USA ont souligné leur participation dans le cadre d'un groupe d'experts à constituer en 2012. Le représentant australien insiste d'ailleurs sur la nécessité de s'accorder sur des acceptions communes et sur la nécessité de négocier sur les différents aspects du cyberespace. Pour autant, il note que la structure actuelle de la gouvernance internet est légitime car les gouvernements ne sauraient contrôler Internet. On rappellera tout de même que les USA disposent d'un peu plus de contrôle en la matière que les autres.

- celle de la Chine qui rappelle en premier lieu qu'elle est victime de nombreuses cyber-attaques et soi-disant une des principales victimes. Dans un second temps, elle revient sur le code de conduite international relatif à la sécurité de l'information proposée avec la "Fédération de Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan".

On se rappellera que ce respect de la sécurité de l'information comporte notamment un volet relatif à l'usage de la "propagande"...Le sujet et son domaine d'application sont assez différents comme ce blog a pu déjà le montrer.

Ces quelques informations semblent bien montrer que l'activisme diplomatique demeure constant au sein des instances concernées. De même, les évolutions de l'OTAN démontrent une prise en compte croissante de ces problématiques...A voir pour l'avenir !

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