vendredi 24 septembre 2010

Une dérive dangereuse...

En tant qu'observateur attentif du cyberespace, je dois dire que les derniers jours ont fait remonter des informations qui révèlent un potentiel de destruction relativement important.

Il faut se l'avouer : le Déni de Service, en particulier lorsqu'il est distribué (DDoS) devient une activité lucrative, un moyen de pression et un moyen de revendication. Devenu l'outil à tout faire, il est la réponse première et primale à tout acte sur Internet, ou dans la vie réelle, ayant choqué tout ou partie d'un groupe d'individus, une population ou encore une nation.

Cette tendance me parait dangereuse car elle est potentiellement auto-destructrice et, à mon sens, possède un potentiel énorme en matière dégâts, presque plus qu'une "cyber-guerre"...sauf à considérer qu'une propagande et une manipulation bien orchestrée puisse "exciter" lesdits hacktivistes, ce qui semble une hypothèse assez probable.

Revenons à nos moutons :

=> DDoS comme activité lucrative: je vous renvoie ici à l'étude faite par les consultants sécurité d'Orange Business Services qui ont étudié les réponses d'une société tout à fait visible sur le net dont l'activité est de lancer des dénis de service.

Help-Desk de IMMDOS

=> DDoS comme moyen de pression : en Inde, les ayants-droits de l'industrie culturelle feraient désormais appel à des spécialistes de l'attaque informatique pour rendre indisponible les sites proposant des fichiers piratés notamment.

Commanditer des attaques DDoS


=> DDoS comme moyen de revendication : cette méthode là est classique mais elle devient quelque peu trop répandue et n'est pas sans causer des craintes sur les capacités d'absorption de nos réseaux.

On sait ainsi avec une quasi-certitude que les hacktivistes affûtent leurs logiciels pour la mise en place du site de l'HADOPI afin d'être prêt rapidement, dés sa mise en ligne, à le rendre indisponible.

De la même manière, d'autres ayants-droits sont attaqués, en représailles, pour leur politique agressive de protection de leurs richesses.

Hacktivisme contre les ayants-droits et leurs représentants.

Alors que le Parti Pirate français a pu faire remarquer que :« alors que des attaques par DDOS contre les serveurs de hadopi.fr et TMG se préparent, nous appelons leurs futurs auteurs à la raison et à l'engagement citoyen et/ou politique. Nous ne cautionnons pas ces attaques vaines et contre-productives, qui amènent de l'eau au moulin de nos adversaires, qui stigmatisent déjà les internautes et les criminalisent », cela ne s'arrête pas là.

Cette forte d'hacktivisme pourrait ainsi présager d'une forme de guerre civile entre internautes, quel que soit leurs origines et métiers par exemple. Le partage temporaire d'une opinion ou l'appartenance idéologique à un groupe pourrait ainsi décider de telles actions qui, bien que brèves pour l'individu, peuvent avoir des conséquences néfastes sur la viabilité du Net.

Internet reste un patrimoine commun et je ne suis pas sur qu'il survivrait à une vraie "bataille" à coups de DDoS de revendicateurs assoiffés de "sang numérique"...Au-delà de ces quelques métaphores douteuses, la crainte reste pour moi, réelle !

5 commentaires:

  1. oui bon pendant ce temps la vie irl continue aussi hein, avec ces enfants qui meurent de faim, ces pays en guerre, et des millions d'êtres humains en souffrance

    gestion des priorités voulez vous ? Merci

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  2. Un DDoS revendicatif ne peut-il pas s'apparenter à une manifestation de rue? La liberté de manifestation est importante dans notre pays.

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  3. Des commentaires intéressants, un peu vindicatifs je le crains...J'ai envie d'y répondre en quelques points.

    1/ Merci de vos commentaires : ils sont importants pour tester la validité ou la pertinence des mes propos.

    2/ En réponse à la question de la manifestation...Je répondrais qu'effectivement, la comparaison est assez pertinente. De plus, et contrairement à une ou quelques rues, Internet est une infrastructure vitale de notre pays comme le dit le Livre Blanc de la Défense Nationale avec quelques bons arguments...Et on ne "joue" pas, à mon sens, avec une infra critique comme on peut le faire avec quelques artères de la capitale (par ex.)

    3/ Quant à la "vie irl", je vous ferai remarquer que :

    - mon blog se borner à s'occuper de cyberespace. Le binge drinking des ados est également une tendance regrettable mais...je ne l'aborde pas car je n'ai pas prétention à avoir une quelconque expertise sur ces sujets :)

    - si vous pensez que le monde IRL et le cyberespace n'entretiennent pas des liens de causalité/conséquences, vous commettez une erreur à mon sens. Je vous conseille notamment le dernier ouvrage de Daniel Ventre pour en explorer les tréfonds.

    - Enfin, des pays en guerre, des gens qui luttent pour la liberté se servent du net tous les jours pour communiquer, s'organiser et survivre : je crois que ces gens-là n'aimeraient pas qu'Internet tombe.

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  4. Je ne vois pas trop en quoi mon commentaire est vindicatif (manif), c’était une vraie question ouverte...

    Les DDOS anti hadopi n'ont pas pour but de faire s'écrouler Internet il me semble, mais s'attaquent juste à quelques serveurs de faible importance. Je ne perçois donc pour le moment pas trop la menace sur cette infrastructure vitale.
    Des attaques sur les infrastructures même d'Internet (tiers 3 2 1) seraient bien plus préoccupants, je suis d'accord.

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  5. Vous avez raison : votre question était ouverte et très intéressante !!!!!

    A nouveau, je vous remercie de me l'avoir posée !

    Je faisais référence à l'autre commentaire :(

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