Un article intéressant de Foreign Affairs s'intéresse aux profils des "jihadistes" que l'on trouve notamment sur les forums. Parmi eux, l'article s'est visiblement intéressé à une frange parmi les plus agressive, de ceux qui ont servi à une radicalisation progressive puis plus active et enfin réelle de certains acteurs. Ainsi, lors des arrestations, on se rendait compte que de nombreux jihadistes avait un passé commun au sein de ces réseaux.
De manière un peu ironique, l'article se demande ce qui pousse ces acteurs, qui ne se radicalisent pas forcément dans la réalité, à participer et à passer de très nombreuses heures sur ces forums et y participer très activement. En effet s'interroge l'article, quel est l'intérêt de ces acteurs alors qu'ils ne sont pas payés et passent leur temps à poster des liens des vidéos et liens et à réagir sur les articles des autres ?
Certaines explications avançaient l'argument de la psychologique spécifique, et violente, du terroriste en puissance tandis que d'autres arguaient d'un hypothétique caractère violent et intrinsèque à l'Islam. Toutefois, il existe d'autres explications.
Ainsi, selon d'autres chercheurs, la passion, le temps investi et les modes d'échanges, de débats et de relations ne sont pas sans rappeler d'autres types d'échanges sur Internet. Allant plus loin, l'auteur émet l'hypothèse que les "trolls", les compétitions entre joueurs, et autres sujets très débattus se situent dans un mode de relation et d'échange identique.
Une des causes serait l'effet de compétition qu'offre, par exemple, les jeux en ligne mais également tous les éléments agrémentant la participation d'une récompense : notoriété, réputation, score, hiérarchie au sein des forums etc etc...Dénommé "gamification", ce type de relation ou d'expérience sociale s'inscrit dans un cadre qui privilégie la compétition à l'amusement et détourne parfois l'échange de son but premier.
Ainsi, de nombreux forums de type "islamistes" ont implémenté ce système de gains de points, conçus comme permettant de discriminer entre le bon et le mauvais message. D'autres semblent avoir conçu leur système comme trop facile car la réputation n'inspire pas confiance. Or, sur le web, et dans tout système décentralisé et en absence de référence "absolue", le recours à la réputation permet de distinguer entre le légitime et l'illégitime.
L'article conclu sur l'exemple spécifique d'un recruteur de ces réseaux qui aurait échangé avec nombre d'auteurs d'actions terroristes (fusillade Fort Hood, bombe à Times Square...) et qui aurait bénéficié de cet effet de "gamification" et de compétition pour la notoriété.
Cet article apporte un regard assez innovant, que je ne connaissais pas, sur la radicalisation sur le web et ses mécanismes. Comme toute approche de nature sociologique, elle n'est pas évidente à confirmer mais mérite d'être réfléchie. Une meilleure connaissance des ressorts de ces phénomènes constitue aussi un bon moyen d'y trouver des parades.
Source : dans le texte
Il semble en effet qu'il y ait une mouvance vers la constitution de "cyberarmée" issues d'un sentiment de patriotisme.
RépondreSupprimerJe ne fais que paraphraser McAfee : http://www.afjv.com/news.php?id=553&title=anonymous_cyber-indignes
C'est vrai qu'il y a aussi un effet "surenchère" que tu appelles "gamification" et qu'on appelait dans le temps "celui qui a la plus grosse" :D
Merci pour le commentaire !
RépondreSupprimerAprès, la notion de "gamification" n'est pas de moi mais de chercheurs en socio :)
Apprecciate this blog post
RépondreSupprimerAppreeciate your blog post
RépondreSupprimer