mardi 30 novembre 2010

Racine alternative : un tournant dans l'histoire de la gouvernance ?

Eh non, pas de Wikileaks dans ce post aujourd'hui car j'ai tendance à fuir comme la peste ce qui fait frémir et s'agiter la presse. D'autant que je ne trouve pas de révolutions dans cette publication qui semble avoir un besoin de satisfaction de l'égo...D'un strict point de vue analytique cependant, je trouve que cela est effectivement très intéressant sur le fonctionnement de la diplomatie internationale.

Premier post donc depuis le retour de la conférence C&ESAR, conférence très intéressante à laquelle j'ai eu la chance de pouvoir participer en tant qu'auteurs et orateurs (notamment sur les doctrines de cyberdéfense...).

Cette présentation et d'autres ont été l'occasion pour nous de mettre en avant les problématiques de légitimé liés à la gouvernance Internet. Parmi ces questions,
la gestion de la racine est de celles qui alimentent les controverses.

Ce n'est évidemment pas la première fois que le concept de racine alternative est évoqué. Cependant, jusque-ici, celui semblait avoir eu des effets limités.

J'ai tendance à penser que l'ICANN tire aujourd'hui sa légitimité d'une certaine efficacité (malgré tout) mais également d'une capacité à rassembler l'ensemble des acteurs dans ses différentes organisations et forums. Autrement dit, c'est un système massif d'adhésion associé à une capacité technique avéré (la composante IANA détient ainsi de réelles capacités d'actions sur la racine) qui semble compenser une légitimé sujette à caution.

Un tweet pourrait ainsi bouleverser tout cela. Mais celui-ci émane de Peter SUNDE, un des associés dans la fondation du plus célèbre des sites de torrent, The Pirate Bay. Ce passionné a été victime des systèmes de la gouvernance puisque l'ICANN a révoqué, à la demande de certaines autorités liées au copyright, des noms de domaines lui appartenant.

Il a ainsi appelé à une libéralisation de la racine qui passerait par un système ouvert et transparent de la gestion du DNS. Celui-ci fonctionnerait de manière totalement décentralisé et notamment grâce au P2P (on ne se refait pas)...

Il faut être un peu critique ici car, en tant que passionné de sécurité des SI, on voit de suite qu'un tel système est encore trop peu mature pour fournir toute les qualités de confiance et d'intégrité obligatoire pour fonctionner ! Après tout, le DNS est réellement un système essentiel !

Bien entendu, je ne préjuge pas des avis de toute la communauté des noms de domaines, notamment ceux qui ont des intérêts commerciaux. J'omets également de parler de la souveraineté réelle et normale des pays sur leur domaine Internet : quid de leur capacité de régulation si le système est décentralisé !

Bref, on comprend que ce système est encore trop peu abouti pour susciter autre chose que de l'intérêt et un peu d'amusement.

Cependant, considérant la personnalité médiatique de l'auteur et les tendances de plusieurs acteurs majeurs à remettre en cause le système de gouvernance, on ne pourrait juger que cette déclaration et proposition ne saurait provoquer un mouvement de changement global !

A suivre donc et à méditer...Et pourquoi pas, concevoir un système propre de confiance et de sécurité pour le DNS :D ?

Source :

http://www.korben.info/hello-all-isp-of-the-world.html

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