mardi 1 juin 2010

Les débuts du Cyber Command

Après deux petites semaines d'absence, je fête mon retour avec un de mes sujets favoris : le CYBERCOM US.

Très récemment déclaré opérationnel, ce commandement, dirigé par le Général K. Alexander en charge également de la NSA, pose déjà des questions. Il faut en effet rappeler que sa mise en place a été assez longue et que son périmètre d'activité pas forcément très clair.

L'est-il plus aujourd'hui ? On en doute encore mais l'affirmation officiel est qu'il s'agit d'un commandement destiné à coordonner les efforts de protection des réseaux MILITAIRES appartenant aux Etats-Unis.

Rappelons que la décision de le créer a notamment été rendue public l'année dernière et qu'elle a fait grand bruit. Il n'était pas pour autant le premier commandement de haut-niveau destiné uniquement à la "cybersécurité" : à cet égard, l'Armée de l'Air américaine fut pionnière.

Les spécialistes de l'analyse militaire mettent aujourd'hui en avant le fait que l'Armée de l'Air américaine a subi de nombreuses pressions. On sait également que dans la plupart des pays occidentaux, elle est souvent remise en question. Ainsi, l'US Air Force modifiait récemment sa devise en y ajoutant le cyberespace : "To fly, fight and win in air, space and cyberspace".

Des difficultés internes l'empêchaient alors de conclure ce projet qui finit cependant par naitre sous l'égide de la 24th Air Force, l'année dernière.

L'arrivée du Président OBAMA donna un nouveau coup de fouet à la question et l'approche globale étant à la monde, l'idée d'un commandement plus général fut avancée. Au-delà de cette facile interprétation, il faut retenir qu'analyser les luttes de pouvoirs et enjeux des centres de décisions américains reste délicat.

Le CYBERCOM fait partie du STRATCOM : celui-ci fait partie d'un ensemble plus vaste incluant également des commandements de zones (Atlantique, Pacifique...). Le STRATCOM prend donc en compte des questions plus génériques que des zones du globe et a acquis notamment ses lettres de noblesse lors de la Guerre Froide car il gérait notamment la question nucléaire.

Revenons au CYBERCOM : bien évidemment, une crainte récurrente est celle de la naissance d'une seconde NSA. Malgré les nombreuses réitérations du message tranquillisant, il n'a pas fallu longtemps pour qu'un officiel du Pentagone analyse que ce CYBERCOM pourra avoir à "protéger" les réseaux civils pour garantir la sécurité de l'Amérique.

On sait également qu'un large rapport aurait été prévoyant la montée en puissance du CYBERCOM. Armé par environ 500 personnels, il pourrait bientôt en accueillir plus de 1000. Par ailleurs, certaines sources insinuent que des procédures seraient à l'œuvre permettant au CYBERCOM de répondre aux requêtes du DHS notamment pour la protection des réseaux.

Une forme de réponse militaire à l'instar de l'engagement des troupes lors de l'ouragan Katrina par exemple. Ce qui, évidemment, ne laisse pas d'inquiéter les défenseurs des libertés civiques, qui voient ici une action contraire à la politique générale présentée par le Général K. Alexander lors de son audition devant le Sénat.

Enfin, on retiendra que les programmes Einstein 2 et 3 seraient dorénavant gérés par le même CYBERCOM. Ces programmes ont été révélés lors de la diffusion de la Comprehensive National Cybersecurity Initiative, initiée par le Président Clinton, renforcée par GW Bush et dé-classifiée par Howard Schmidt. Ils ont pour fonction de protéger les réseaux américains notamment en inspectant les échanges au sein des réseaux gouvernementaux américains ou en alertant les services concernés du déroulement ou de l'imminence d'une attaque informatique (on aimerait connaître les détails techniques...).

Bref, une unité militaire qui effraie quelque peu le monde du net qui tend à privilégier la liberté de pensée, d'action et de paroles ainsi que la discrétion et la protection de la vie privée.

Source : http://www.wired.com/dangerroom/2010/05/cyber-command-we-dont-wanna-defend-the-internet-but-we-just-might-have-to

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