On ne le sait que trop : la cyberguerre est un avatar mal né et sans doute mal conçu. Renvoyant à des images pittoresques d'envoi de virus, de déni de services et autres atteintes aux réseaux, ce terme méconnait plusieurs réalités.
La première est la pertinence de certaines conceptions classiques - par ex. : l'importance de l'information chez Sun-Tzu ou encore la difficulté à gérer l'information chez Clausewitz.
La seconde est l'idée de conception par couches du réseaux ou bien encore la notion de niveaux d'analyse qui permet bien mieux d'envisager cette réalité. Théorisée par les praticiens de la réflexion en relations internationales, une approche combinée est proposée par le politologue Jean-Loup SAMAAN autour de 3 niveaux : physique, syntaxique et sémantique.
A cet égard, les agissements de Tsahal sur Internet en pleine opérations militaires relèvent parfaitement de la couche sémantique : l'utilisation de Twitter et de Youtube relèvent bien évidemment de la couche sémantique et de ce que l'on a pu appeler "propagande"..Rien de bien nouveau et encore moins depuis la Guerre du Golfe de 1991.
Si, comme le relève le SANS - organisme observant les évènements de "guerre informatique" sur Internet - plus de 300 sites israëliens ont été défacés et qu'une véritable "guerre" entre hackers se déroulent, l'utilisation publique et reconnue des sites précités est un exemple réel de "cyberguerre" et...ternit quelque peu cette notion.
Ainsi l'utilisation de Twitter - site de microblogging sous format texto - permet à Tsahal de faire passer des informations toujours plus rapidement et en contrôlant la source. Plus encore, Facebook, MySpace et d'autres ont été investis par des institutions aussi "pointues" que le Shin Bet. L'armée ne se fait pas faute non plus de contrôler les blogs des militaires et envisagent même de lancer les siens propres, utilisant massivement la vidéo.
Tsahal dispose aussi de sa propre "chaîne" de Youtube qui lui permet de mettre en avant ses actions humanitaires ou humanistes mais aussi des vidéso de frappe à l'instar de ce que l'on avait pu voir lors de la Guerre du Golfe de la part des américains (mais sur d'autres médias).
Il n'est pas étonnant de constater que les tenors de ces opérations que l'on peine à qualifier (propagande ? Informations Operations ?...) ne sont pas forcément des stratèges militaires mais au contraire du marketing. Ainsi, l'exemple de David SARANGA, diplômé en marketing ne cache pas son approche : il s'agit de "développer la marque ISRAEL en ligne"....C'est aussi à lui que l'on doit les poses des soldates de Tsahal dans le magazine MAXIM en tenue minimaliste...
L'art de la guerre dans le cyberespace n'est donc pas seulement une approche classique : elle est aussi à l'image du média qu'elle emprunte.
En termes purement stratégiques cependant, on doit se demander si tout cela est réellement nouveau ???
Aprés tout, marketing ou stratégie militaire, on peut être certain que Sun-Tzu avait déjà inventé la stratégie "Blue Ocean"...
Source : http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article9620 et http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article9626
mardi 6 janvier 2009
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