jeudi 8 janvier 2009

FBI et Cyberguerre

Ces temps de crises, de menaces, de guerre et d'inquiétude (sic) sont propices à l'expression des craintes les plus diverses. Il n'est ainsi pas étonnant que le très célèbre institut Forrester qui étudie les marchés, les tendances assurent que les budgets sécurité des entreprises soient en hausse prévoyant ainsi un fructueux marché pour les professionnels du domaine.

L'annonce de Shawn Henry, directeur adjoint de la division informatique du FBI, concernant la vulnérabilité et l'intensité de la menace informatique pesant sur les Etats-Unis est ainsi tout à fait dans l'air du temps.

Paradoxalement, elle se situe aussi dans la ligne droite de l'analyse de la menace informatique par les USA. Comme la plupart des experts le soulignent à un moment ou un autre de leurs travaux, la crainte récurrente d'un Pearl Harbour informatique fait partie de la littérature doctrinale des USA depuis plusieurs années.

D'autres termes ont aussi pu se montrer comme "Electronic Pearl Harbour" ou "E-Katrina" selon les propres termes du Dr. Lani KASS, assistante du CHef d'Etat-major de l'Air Force. On sait par ailleurs que l'Air Force a ouvert en 2007 un Cyber-Command, centre opérationnel de pointe dans le domaine de la lutte informatique dans le cyberespace.

Un nouveau terme a cependant fait son apparition, celui du "cybergeddon" dont la référence biblique est évidente et qui permet au FBI d'affirmer que les dégats potentiels d'une cyberattaque bien menée sont comparables à ceux du 11 Septembre.

Si l'on peut observer une gradation dans les termes employés, de l'attaque surprise à l'ouragan voire carrément à la fin des temps, on se doit cependant de mettre en doute la vision horrifique que contiennent ces propos.

En effet, si la plupart des conflits - quel que soit leur nature - comportent désormais une phase dan le cyberespace, aucun pays n'a encore utilisé directement une attaque de cette envergure. Par ailleurs, la complexité nécessaire à la conduite de telles opérations indiquent clairement des acteurs disposant de ressources importantes.

Enfin, la notion est bien plus complexe que ce qu'elle laisse paraitre et ne permet pas de répondre à plusieurs questions comme l'intérêt de mettre à bas un pays comme les USA qui persistent à gérer des points cruciaux d'Internet. En effet, "couper" Internet n'est en aucun cas l'intérêt de plusieurs acteurs. Par ailleurs, l'imbrication des flux financiers impliquerait de tels dégats pour l'ensemble du système international que l'on imagine assez mal ce type d'acte.

Quels acteurs en effet ne profitent réellement jamais du système financier mondial ?

Ce nouveau cri d'alarme des USA est donc en droite ligne de leur préoccupation constante pour la sécurité de leur système et de leurs infrastructures que l'on retrouve dans la National Strategy to Secure Cyberspace de 2003, au détriment parfois d'un examen plus profond de l'utilisation réelle et intense du cyberespace par les acteurs que sont les terroristes, les groupes criminels...

Source : http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article9658

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