Non, ce n'est pas le nom d'un parfum mais une nouvelle initiative lancée par le Ministère de la Défense. Annoncée par l'officier responsable des questions "cyber" au sein de l'état major des armées, il s'agit de donner une dimension particulière à la réserve citoyenne.
A l'occasion des Universités d'été de la Défense, l'Amiral Coustillère a donc annoncé la création d'un réseau de spécialistes, au sein de la réserve citoyenne, qui aura pour tâche "la promotion d’un esprit de cyberdéfense et de contribuer à la réflexion nationale".
Cette initiative présente des aspects intéressants mais suscite un grand nombre de questions. Tout d'abord, sur les modalités d'échange et de rencontres nécessaires pour créer un tel réseau, si celui-ci doit avoir comme objectif de rayonner et diffuser l'information.
Ensuite, tout réserviste ayant passé quelques temps dans l'institution en connait les problématiques. Ainsi, la réserve opérationnelle diffère de la citoyenne en ce que ses membres effectuent des périodes sous l'uniforme et à des postes déjà définis, remplaçants des militaires d'actives ou apportant une compétence particulière sur un poste qui ne serait pas à temps plein.
Toutefois, les restrictions budgétaires ont eu un impact fort sur le nombre de postes et de jours de réserve attribués aux armées. Par ailleurs, l'organisation de la réserve est encore très liée à l'arme d'origine et les modes d'intervention des réservistes sont parfois loin d'être évidents tant pour les armées que pour les réservistes et leurs entreprises.
Les interrogations sont aujourd'hui fortes sur l'utilisation des réserves dans les armées, les budgets et leur insertion dans le quotidien des militaires alors même que les armées reconnaissent volontiers tant le besoin que l'utilité de ce vivier.
A contrario, le réserviste citoyen, en dehors d'une formation initiale, n'a pas de contact toujours immédiat avec les unités. Il contribue beaucoup au rayonnement et à la diffusion de l'esprit de défense mais son action est parfois loin du quotidien de la défense et de ses acteurs.
Comment créer ce réseau ? Comment le faire vivre et le rendre efficace ? Il faut également se demander où trouver ces réservistes et comment les former ? En effet, si différentes entités de l'Etat recrutent aujourd'hui de manière importante, nombreux sont les acteurs à alerter sur l'assèchement du vivier...Où donc trouver ces ressources ?
Ensuite, l'acquisition d'une culture militaire nécessite au moins une sensibilisation et sans doute une formation que les différentes "écoles de la réserve" peuvent fournir mais dans un format réduit, déjà amputé par les problématiques de budget.
Concluons ici en rappelant que cette initiative poursuit un objectif louable si l'on se rappelle les problématiques de sécurité de l'année 2012. Il semble cependant nécessaire d'en préciser les détails.
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