L'adresse IP est décidément un sujet qui monopolise les lignes de ce blogs. Récemment, nous évoquions les difficultés de cette phase de transition tandis que, plus tôt, c'était les prémisses d'un marché de l'adresse IPv4 qui attirait notre attention.
Certaines évolutions de la physionomie de ce marché sont cependant remarquables. En témoigne la récente proposition de l'organisation chargé de la répartition des adresses au niveau européen (RIPE-NCC). Rappelons que cette gestion des adresses bénéficie d'un niveau centralisé au niveau de l'ICANN (ASO/NRO) mais aussi d'acteurs "locaux", des RIR, directement impliqués dans la redistribution et exerçant cette compétence à l'échelle d'un continent.
Une des problématiques identifiées est que les RIR ne sont pas tous nés en même temps. Ainsi, la dotation en adresses est-elle faible pour les derniers venus et très forte dans d'autres. Une des propositions seraient alors de permettre de réserver certaines adresses, relevant d'un RIR, même en appartenant à la zone géographique d'un autre RIR. Ainsi, pense-t-on, il deviendrait possible de rétablir un certain équilibre dans l'attribution de cette ressource (j'ai du mal à la voir autrement puisqu'elle est garante de la connectivité).
4 conditions sont prévues pour cela : les adresses "transférées" d'une zone de responsabilité à une autre le seront pour des besoins de "business" et ne seront pas vendues avant 15 mois. De plus, ces adresses auront pour objectif de couvrir des besoins opérationnels de connexion, actuels et futurs. Devant respecter les directives européennes antispam, les acheteurs d'une région différente du RIR d'origine se verront cependant appliquer les politiques de celui-ci.
Ce système ne semble pas convenir à tous les analystes en raison, selon eux, d'une incitation pour les exportateurs à restreindre les importations à et jouer sur la hausse des prix. Ils réclament au contraire une politique globale de l'échange qui ne privilégie pas le RIR d'origine des adresses en lui permettant de faire appliquer sa politique à une autre zone de responsabilité. D'autant que les adresses en surplus sont essentiellement "localisées" dans une unique zone de responsabilité (amérique du nord). C'est donc également octroyer des capacités de régulation renforcées au RIR de cette zone (ARIN).
Le marché de l'adresse IP, qui semble parfois une hérésie, se complique de jours en jour. Associé à cette très délicate phase de transition, fournir un système de marché pour fluidifier les échanges est une manière étrange de résoudre les problématiques de connectivité mondiale. Toutefois, considérant les difficultés d'entrée à l'IPv4, l'attrait de l'IPv6 se trouve quant à lui renforcé.
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