Dans le domaine des querelles de clocher, les analystes s'intéressant aux phénomènes de lutte informatique sont bien placés...et ce blog en fait partie .
Régulièrement, nous échangeons autour des concepts de lutte informatique, de e-guérilla, de cyberconflits et surtout de cyberguerre !
Pour être honnête, ces échanges ont un fondement qui n'est pas sans conséquences. La guerre est, comme on le sait, un concept polymorphe. Il est social, politique et juridique. Une guerre se déclare dans nos démocraties et nous sommes actuellement en "Opérations extérieures" partout où nos soldats interviennent.
Mais une guerre ne peut se réduire à un concept juridique : la guerre contre le terrorisme, la guerre contre la drogue...sont des concepts plus sociaux ou politiques qui impliquent de la violence, un objectif, des contraintes et des ressources politiques.
En matière de "cyberguerre", la problème d'une telle désignation est d'occulter l'aspect juridique mais aussi, c'est très positif, de poser la question de l'acte de guerre. Peut-on et doit-on considérer qu'une attaque informatique d'envergure est un acte de guerre.
Les USA se refusent pour le moment à considérer l'acte de guerre mais les orientations vers une forme de cyber-dissuasion devraient logiquement les obliger à répondre à la question.
Donc, répondre à la question de la réalité et de la nature de la cyberguerre n'est pas si anodin !
Or, un pas décisif vient d'être franchi par Howard Schmidt, qui a affirmé lors de la conférence RSA qui se déroule actuellement aux USA qu'une cyberguerre n'étais PAS en cours et que cette "métaphore" était dangereuse. Allant plus loin encore, il revient aux éléments tangibles : sécurité informatique, cyber sécurité, cybercriminalité et espionnage.
Comme nous le faisions remarquer précédemment, Howard Schmidt contredit ainsi directement M. McConnell, ancien directeur du renseignement américain, qui est à l'origine de la politique de l'administration Bush en matière de cyberconflits. Plus encore, M. McConnell affirmait récemment devant le Congrès que le pays était d'ores et déjà en situation de cyberguerre. Il y a donc ici un affrontement de nature idéologique et politique comme semble les affectionner Washington.
Cependant, il reste intéressant de noter cet avis rationnel dans la frénésie médiatique provenant des USA en matière de lutte informatique. Sans doute pourra-t-il faire évoluer quelques unes de nos positions et certains de nos réflexions.
Source : http://www.wired.com/threatlevel/2010/03/schmidt-cyberwar/
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